Colloque 2023 de l’IGC/GIC
La fête de Saint Jacques selon le rite d’York
Hamilton, Ontario, 24-25 juillet 2023
Le Colloque se tiendra à l’église Saint-Georges, 134 Emerson St, Hamilton, ON L8S 2X8
L’église Saint-Georges est située près de commodités telles que motels, restaurant et transports collectifs.
Les frais d’inscription comprendront les frais d’adhésion à l’IGC : membre régulier 50 $, faible revenu 40 $. Tous les documents pourront être téléchargés gratuitement. Les personnes inscrites pourront imprimer leurs propres copies du programme et de la musique, ou utiliser un appareil portable. Il sera possible d’acheter des copies imprimées uniquement à la suite d’un arrangement individuel préalable.
Ensemble complet de textes, musique et traductions en anglais-gratuit-sous forme de pdf HERE.
Traductions en anglais uniquement-gratuites-sous forme pdf HERE.
Colloque inscription régulier
Colloque inscription faible revenu
Ce mini-festival sera une fête du chant grégorien dans la tradition de l’Angleterre. Nous observerons tous les offices de la fête : liturgie des Heures et messe.
Programme préliminaire
Lundi 24 juillet :
14:00 : Inscription
14:30 : Répétition pour Vêpres, Complies et la messe
16:00 : Vêpres et Complies
17:00 : Souper libre
19:00 : Lecture/Workshop: Prof. Brian Butcher (université McGill): Gregorian Chant and Theology
20:00 : Répétition pour la messe
Mardi 25 juillet :
7:00 : Matines et Laudes
9:15 : Prime, Chapitre, Tierce, Sexte
10:45 : Pause
11:00 : Messe, None
12:00 : Dîner à l’église
13:30 : Répétition pour Vêpres et Complies
14:45 : Lecture: Fr. John-Mark Missio (Séminaire S. Augustin, Toronto): 18th-Century Dies Irae alternatim chants from the St.Mary’s Basilica Library, Halifax
15:45 : Assemblée générale annuelle de l’IGC/GIC
17:00 : Vêpres et Complies
18:30 : Banquet Valentino’s Restaurant 824 King St West Hamilton, ON
20:30 : Fin du Colloque
Pour de plus amples informations, veuillez contacter William Renwick : renwick@mcmaster.ca
Compte-rendu Saint Benoît-du-Lac
10-13 août 2017
Compte-rendu Toronto 2016
11 au 14 août 2016
Séminaire Saint-Augustin de Toronto
Du 11 au 14 août, cinquante-deux adeptes du chant grégorien se sont réunis près des escarpements de Scarborough, au magnifique Séminaire Saint-Augustin de Toronto, afin de participer au colloque 2016 de l’Institut grégorien du Canada. Le programme des quatre jours comprenait le chant des offices de Laudes (selon le rit de Sarum) de Vêpres et de Complies (selon le rit romain rénové). Les répétitions étaient dirigées par William Renwick et Jean-Pierre Noiseux.
Notre présentateur invité, William Bartlett, anima trois ateliers sur les chants de la messe, initiant le groupe des participants à son interprétation basée sur trois aspects essentiels du chant : d’abord le texte ; ensuite la structure modale basée sur une analyse inspirée des principes de Heinrich Schenker ; et enfin la sémiologie grégorienne. Le travail a débuté avec les dialogues de la messe. On passa ensuite aux chants de l’ordinaire avant d’attaquer les chants plus complexes comme le répons-graduel et l’antienne d’offertoire.
Le vendredi soir, Peter Drobac, Katherine Hill et quelques-uns de leurs amis musiciens ont offert de superbes interprétations de chants sacrés très divers, provenant des aires chrétiennes occidentales et orientales, dont certains chants peu connus. Dans la magnifique acoustique de la chapelle du Séminaire, les bourdons chantés et l’accompagnement de quelques instruments médiévaux contribuaient à la richesse de la palette sonore.
Un important volet du colloque, organisé par Kate Helsen, comportait plusieurs séances de communications scientifiques présentées en hommage à Andrew Hughes. Les sujets ou les approches méthodologiques étaient d’ailleurs inspirés par les travaux de Hughes. Le Dr. Helsen a ouvert la série de communications par un résumé de la vie et de l’oeuvre de Hughes.
Les séances de communications ont offert un bon aperçu de la recherche actuelle en études du plain-chant: analyse détaillée des neumes (Emily Loeffler), questions de citation et d’emprunt mélodique (Innocent Smith, William Renwick), analyse de corpus et édition (William Renwick) et certains problèmes liés aux fragments et aux sources sans notation (Pascale Duhamel, Sylvain Margot, Helen Patterson). Le legs scientifique d’Andrew Hughes a été évoqué lors d’une séance en panel: Kate Helsen a parlé de la concordance de Hughes, Estelle Joubert du Projet Becket, Jennifer Bain du projet Cantus Ultimus, tout cela suivi d’une discussion générale au sujet de la difficulté de développer les bases de données de plain-chant tout en leur trouvant un point d’attache et des fonds. La communication de Barbara Swanson sur le projet Cantus Gradual a été lue in absentia. Nombre de ces contributions a été suivi de discussions critiques stimulantes, comprenant des suggestions constructives quant aux suites possibles.
D’autre part, Andrew Walton et le père John-Mark Missio ont minutieusement présenté une variété chants liturgiques, pour l’office comme pour la messe, en langue anglaise mais inspirés du plain-chant latin. Leurs exposés ont permis d’aborder les récents développements de la liturgie dans une perpective historique et culturelle.
Le banquet du samedi soir était une belle occasion pour les participants d’échanger leurs idées et de savourer les plats préparés avec soin par les cuisiniers du Séminaire.
Le dimanche matin, la messe était présidée par le père John-Mark Missio et célébrée, fait rarissime, dans le rit latin ordinaire et entièrement chantée, avec complet apparat. Adam Bartlett dirigeait le chant grégorien alors que David Hall était à l’orgue. Cette messe a parfaitement illustré comment le rit ordinaire peut refléter le grand héritage culturel de l’Église d’Occident.
William Renwick, Chantal Phan, Jean-Pierre Noiseux
THÉÂTRE LITURGIQUE ET PROFANE DE L’EUROPE MÉDIÉVALE, c.1000-1500
Dates: les 9 et 10 octobre 2015
Lieu: Green College, Université de Colombie-Britannique, Vancouver
Co-Organisateurs: James Blasina, Chantal Phan
Résumé (envoyé en 2014 comme Appel aux communications): Ces journées d’études s’intéresseront à la période médiévale du théâtre européen. L’un des objectifs de la rencontre sera l’analyse d’aspects du drame liturgique, dès ses modestes débuts au sein de la liturgie grégorienne de Pâques, au fil de son expansion en latin et en langue vulgaire, jusqu’à ses réalisations sous forme de pièces liturgiques, semi-liturgiques et profanes pleinement développées. D’autre part, chose tout aussi importante, nous tenons compte du fait que le théâtre européen ne naquit pas dans l’église médiévale. Si l’on considère les thèmes profanes qui apparaissent dans certaines pièces semi-religieuses, puis se retrouvent dans des genres comiques de la fin du Moyen Age tels que la farce, il s’avère souvent nécessaire d’étudier l’influence, directe ou indirecte, de sources profanes comme les comédies latines, les fabliaux ou les dialogues satiriques des troubadours. Au-delà de cette intertextualité, souvent conjuguée d’échanges sur le plan musical, le théâtre médiéval acquit petit à petit des composantes visuelles: enluminures, accessoires, machines de théâtre, décors, ainsi que diverses approches de l’espace scénique par rapport au public. Les transformations du théâtre entre l’an 1000 et 1500 reflètent des attitudes changeantes vis-à-vis de la musique à l’église et au théâtre. L’on s’interrogea aussi sur les pièces chantées ou parlées, la place sociale de l’acteur, les sujets religieux et profanes, les interactions avec d’autres genres et les apports de la tradition manuscrite (notations, transmission du texte, indications scéniques, commentaires).
Etant donné les nombreuses facettes du thème proposé, nous espérons recevoir des propositions dans les domaines suivants: musicologie, études théâtrales, histoire, études de l’interprétation, philosophie, sciences religieuses, traductologie, paléographie, édition. Nous invitons tout particulièrement les contributions reliant deux ou plusieurs de ces disciplines.
Collaboration avec l’Université de Colombie-Britannique: Les 9 et 10 octobre 2015, s’est tenu le 10ème Colloque de l’IGC, en collaboration avec le 43ème UBC Medieval Workshop (Comité des études médiévales, Université de Colombie-Britannique). Le thème du colloque, “Théâtre liturgique et profane de l’Europe médiévale, c. 1000-1500″, avait été choisi afin d’attirer des communications dans les diverses disciplines auxquelles s’intéresse le Comité des études médiévales, ce qui mettrait les recherches des membres de l’IGC en dialogue avec celles des médiévistes d’autres disciplines, tout en renforçant ses liens avec le Comité à UBC. Cette collaboration a été facilitée par Chantal Phan (IGC et Département d’études françaises, hispaniques et italiennes / Comité des études médiévales, UBC) et moi-même (IGC et Swarthmore College). Les participants, venus du Canada, des Etats-Unis, de France et d’Allemagne, représentaient les domaines suivants: musicologie, études littéraires, histoire, études religieuses, études de l’Antiquité.
Gràce au généreux accueil de Green College (et tout particulièrement de son directeur, le professeur Mark Vessey), la salle de conférences (Coach House), les lieux de repas, de pause-café et de répétition, le beau Grand Hall (pour le banquet et la présentation chantée), ainsi que tout le matériel audio-visuel, nous ont été fournis gratuitement. La collaboration entre l’IGC, le Comité des études médiévales, Green College et un certain de nombre de départements de l’université s’est avérée un grand succès.
Communications, présentateurs, auditeurs: L’Appel aux communications, publié en juin 2014, annonçait la date-limite du 31 décembre 2014. Cette date a ensuite été repoussée au 15 février 2015. Nous avions alors reçu plus de propositions que nous ne pouvions en accepter, d’autant plus que le colloque avait dû être raccourci afin de tenir compte du congé de l’Action de Grâce. En tout, le comité de sélection (composé de membres de l’IGC et du Comité des études médiévales de UBC) a accepté 16 communications, dont les auteurs représentaient des institutions canadiennes (UBC, Dalhousie, McMaster, l’Université du Manitoba, Queen’s), américaines (Columbia, l’Université de Californie à Irvine, Case Western Reserve University, l’Université de Californie à Santa Barbara, Swarthmore College, l’Université de l’Iowa du Nord, l’Université James Madison) et européennes (Université de Paris – Sorbonne, l’Université de Berne, l’Université de Würzburg).
36 participants se sont inscrits au colloque: présentateurs de communication, professeurs de UBC, chercheurs d’affiliation universitaire, chercheurs indépendants, étudiants et membres de la communauté. La conférence plénière a attiré environ 70 personnes.
Conférence plénière: Nous avions demandé au professeur Susan Boynton (Université Columbia) de donner la conférence plénière et nous sommes heureux qu’elle ait accepté l’invitation. Sa conférence, ‘The Roles of Young People in Medieval Music Drama’, a eu lieu le 9 octobre. Nous l’avions placée dans le bâtiment de Chimie afin de pouvoir accueillir plus d’auditeurs. Très bien reçue par un public composé des participants au colloque, d’un nombre important d’étudiants de UBC, de professeurs de UBC et d’autres universités de la région ainsi que de membres de la communauté (cette conférence étant publique), la conférence plénière a suscité une période de discussion animée. Chantal Phan avait pu inclure cette activité dans son curriculum et obtenir des fonds de plusieurs départements, ce qui montre bien l’avantage de tenir un colloque dans une université et pendant l’année académique.
Exécution théâtrico-musicale: Cette année, nous avons eu la chance d’entendre une communication de recherche suivie de l’exécution de la Visitatio Sepulchri du manuscrit de Wilton. Le drame liturgique a été chanté par la chercheuse elle-même, Alison Altstatt, avec Kerry McCarthy, Celeste Winant et Ben Owen, étudiant de l’Université de l’Iowa du Nord. C’était la première interprétation chantée de ce drame à l’époque moderne et peut-être sa première exécution “publique”. L’enregistrement vidéo est accessible ci-dessous.
Personnel et bénévoles: Nous avons eu la chance d’être aidés par huit bénévoles, recrutés par Chantal Phan au sein de divers groupes de UBC. Les bénévoles se sont occupés de l’inscription, de la préparation des programmes, de la mise en état des salles; ils ont aussi aidé pendant les séances de communications et le drame liturgique (exempliers, audio-visuel). Nous avons engagé les traiteurs de la Green College Dining Society pour les pause-café et le délicieux banquet. Il n’y avait pas de frais d’inscriptions pour les bénévoles.
Financement: Malgré le temps et les efforts consacrés à la demande de subvention, nous n’avons pas obtenu de subvention du CRSH cette année. Le colloque a donc été financé par l’IGC et, à UBC, par le Comité des études médiévales, Green College (contribution non financière), le Département d’études françaises, hispaniques et italiennes, le Département d’histoire de l’art, d’arts visuels et de théorie, le Département d’histoire, le Département d’études européennes, le Département d’anglais et l’Ecole de musique.
Langues officielles et actes: Le colloque était bilingue, avec la majorité des communications lues en anglais. Tous les documents et toute la correspondance étaient envoyés en anglais et en français. Dans les actes du colloque, actuellement en cours d’évaluation éditoriale par James Blasina, Armin Karim et Chantal Phan, les communications seront publiées dans la langue de présentation orale, tandis que l’introduction et les résumés de communications seront bilingues. L’Institute for Mediaeval Music, maison d’édition sous la direction de Bryan Gillingham, a publié les actes de notre dernier colloque (UBC, août 2013). Les co-éditeurs, Armin Karim et Barbara Swanson, n’avaient que du bien à dire de leur expérience de travail avec Bryan Gillingham et le volume suscite de nombreux compliments quant à sa qualité éditoriale et visuelle. Avec l’accord du Comité des études médiévales de UBC, nous avons donc choisi de continuer cette collaboration avec l’IMM pour les actes de ce colloque conjoint. Bon nombre de présentateurs ont soumis leur texte en vue des actes publiés.
Remerciements: Les co-organisateurs du colloque tiennent à remercier de leur appui le Conseil de direction de l’IGC ainsi que le Comité des études médiévales de UBC, Green College et tous les départements et programmes qui ont contribué à son succès. Nous remercions tout spécialement Susan Boynton de son inspirante conférence plénière, Alison Altstatt d’avoir coordonné l’exécution théâtrico-musicale, Barbara Swanson (IGC et Université Dalhousie) de ses conseils, tous les présidents de séance, et nos indispensables bénévoles: Magali Blanc, Kyla Drzazgowski, Rachel Lacy, Line Lavoie, Jackson Palmer-Phan, Josiane Ruggeri, Serge Thériault, Heather Woolley.
James Blasina
Visitatio Sepulchri
Visitatio sepulchri, drame liturgique pascal, extrait d’un manuscrit de l’Abbaye de Wilton, decouvert par Alison Altstatt. Execution le 9 octobre 2015 au 10e Colloque de l’IGC / 43e UBC Medieval Workshop, Green College, Universite de Colombie-Britannique, Vancouver. Interpretes: Alison Altstatt, Kerry McCarthy, Celeste Winant (the three Marys), Ben Owen (l’Ange). Camera: Magali Blanc. Audio: James Blasina.
A noter: Le son commence vers la deuxieme ou troisieme minute de la video.
Télécharger la vidéo ici (2.5 gig)
British Library, MS Sloane 2435 (France, XIIIe s.)
folio 23r – Les Quatre saisons (domaine public)
GIC_UBCMW Program – version juillet 2015 (pdf)
« NUIT PAISIBLE, FIN PARFAITE »
Plain-chant et chant choral des débuts de la Chrétienté
Neuvième colloque annuel de l’Institut grégorien du Canada
Vendredi 22 août et samedi 23 août 2014, Régina, Saskatchewan
Hymne de Complies : Te lucis ante terminum
(Paris, BNF lat. 15181, f. 551r – détail)
Le colloque 2014 de l’IGC à Regina – le premier à se tenir dans l’une des provinces des Prairies – avait pour objectif principal d’aider au développement de la pratique du plain-chant dans la région. Le thème était le plain-chant (et la polyphonie basée sur le plain-chant) de l’office de Complies (office du soir de la Liturgie des Heures). Nous avions choisi les Complies à cause de leur accessibilité, leur beauté et l’attrait que cet office pourrait avoir dans une région qui compte peu d’ensembles de plain-chant mais démontre un intérêt croissant pour l’héritage du chant grégorien.
Les 30 participants inscrits au colloque venaient d’horizons divers. De tous les coins de la Saskatchewan et d’aussi loin que l’Ontario et la Nouvelle-Écosse, certains participants étaient des musiciens chevronnés alors que d’autres, malgré leur intérêt pour la liturgie, avaient reçu peu de formation musicale. Quelques autres, intrigués par le plain-chant comme style musical, étaient simplement curieux d’explorer quelque chose de neuf.
Notre directrice d’atelier invitée, Alison Altstatt (University of Northern Iowa) a su partager son expertise considérable en un langage à la fois accessible et inspirant pour les participants de niveaux divers et intéressés par différents aspects du répertoire. Citant les traités monastiques ou expliquant les modes liturgiques en prenant des exemples jusque dans la musique heavy metal, Alison a trouvé des moyens créatifs, amusants, souvent poignants de communiquer la “mécanique” du plain-chant et son héritage.
Chaque journée d’ateliers et de répétitions se terminait par les Complies chantées par les participants, à l’église anglicane St. Mary the Virgin le vendredi soir et à la cathédrale Holy Rosary le samedi soir. Chaque liturgie avait une atmosphère distincte, déterminée en partie par la dénomination religieuse de l’église qui l’accueillait, par le prêtre, ainsi que par l’architecture de l’église – de l’espace intime de l’église anglicane St. Mary the Virgin avec le Révérend Père Claude Schroeder présidant surtout en anglais, aux voûtes de la cathédrale catholique Holy Rosary avec le Père Mau Nguyen présidant en latin.
Répétition de l’office de Complies à l’église anglicane St. Mary the Virgin
Chaque office de Complies comprenait aussi de belles oeuvres chorales : un Salve virgo virginum anonyme pour voix de femmes, et un Salva nos de Palestrina basé sur une mélodie de plain-chant. Ces deux oeuvres ont été dirigées par Valerie Hall (Campion Schola, Holy Rosary Cathedral) et Jonathan Achtzehner (Luther Bach Choir, Our Saviour’s Lutheran). Des membres de la Campion Schola se sont joints aux participants au colloque pour l’interprétation de ces oeuvres chorales. Un autre musicien de Regina, David Dick, est venu ajouter une “couleur” authentique en doublant la voix de ténor du motet de Palestrina au sacqueboute – instrument à coulisse, ancêtre du trombone, souvent utilisé à l’époque de Palestrina pour accompagner la polyphonie vocale.
Outre les ateliers et répétitions, le colloque comportait une table ronde portant sur les façons de mettre sur pied une nouvelle schola ou un nouveau choeur pour chanter l’office de Complies. Les intervenants étaient Valerie Hall et Garth MacPhee (St. George’s Round Church, Halifax) et c’est Josette Blais-Jol qui agissait comme modératrice de la séance. Valerie a souligné l’importance de collaborer avec la communauté et/ou la paroisse. Garth MacPhee a parlé de la valeur communautaire d’une schola ou d’un choeur qui récite l’office de Complies.
Le colloque a aussi offert de nombreuses occasions d’échanges. Le vendredi un grand nombre de participants ont choisi le déjeuner facultatif au Creek in Cathedral Bistro. Au déjeuner/réunion annuelle de l’IGC, chez Claude et Hilary Schroeder, il y avait une belle camaraderie entre les participants et ce repas aurait pu durer une bonne partie de l’après-midi… s’il n’y avait pas eu tant de choses à répéter !
Ce colloque de deux jours a été couronné par un récital, magnifiquement conçu et exécuté, d’oeuvres pour orgue inspirées du plain-chant. Ce concert nous a permis d’entendre Valerie Hall toucher l’orgue McGuigan de la cathédrale Holy Rosary, avec des incipits tirés du plain-chant et interprétés par Alison Altstatt. Intitulé “Ave maris stella : Musique pour orgue et plain-chant du baroque français et au-delà”, le programme comprenait des oeuvres de Couperin, Demessieux et de Grigny. Après le récital, plusieurs membres de l’auditoire sont restés pour entendre les Complies du samedi soir chantées par les participants au colloque.
De gauche à droite : Jonathan Achtzehner, Alison Altstatt,
Garth MacPhee et Valerie Hall
De nombreux bénévoles et supporters ont contribué au succès du colloque 2014 par leur travail assidu. Nous remercions sincèrement les organisateurs sur place, Beth Christianson et David Dick, ainsi que notre formidable directrice d’atelier Alison Altstatt, nos chefs invités, musiciens et solistes, dont Valerie Hall, Jonathan Achtzehner et David Dick. Nous remercions aussi les membres du clergé qui ont présidé aux célébrations liturgiques et qui nous ont accueillis dans leurs paroisses : le Révérend Père Claude Schroeder à l’église anglicane St. Mary the Virgin, ainsi que le Très Révérend Lorne Crozon, V.G. et le Révérend Mau Paul Nguyen à la cathédrale Holy Rosary. Nous remercions également Claude et Hilary Schroeder, nos hôtes pour le déjeuneur, Lauren Mentiplay pour le service de traiteur, Campion College, Luther College, le diocèse de Qu’Appelle et Cobb Swanson Music pour leur appui financier, les membres de la Campion Schola et du Luther Bach Choir pour leur aide et les très nombreux bénévoles et supporters qui ont donné de leur temps et de leur expertise afin de faire de ce colloque une réussite.
Barbara Swanson
(Traduction: Chantal Phan)
Vancouver 2013: PLAIN-CHANT ET CULTURE
Codex Calixtinus, folio 216v
Compte-rendu du 8e Colloque annuel
6-9 août 2013
Université de la Colombie-Britannique
Vancouver (CB)
Le 8e Colloque annuel de l’IGC, ‘Plain-chant et culture’. a eu lieu du 6 au 9 août 2013, sur le campus Point Grey de l’Université de Colombie-Britannique (University of British Columbia, UBC) à Vancouver. Lorsqu’on m’avait demandé de m’impliquer dans la planification de ce colloque académique et d’ateliers de chant, j’avais accepté avec plaisir pour plusieurs raisons. Entre autres, le caractère interdisciplinaire du thème et les nombreuses époques concernées correspondaient bien à des objectifs actuels du comité d’études médiévales de UBC que je préside.
La majeure partie du colloque était composée de séances de communications au collège Carey et d’ateliers de plain-chant à la chapelle St. Marc du collège Corpus Christi, de l’autre côté de la rue.
Les sujets de communications (21 en tout) allaient de l’époque médiévale – par exemple, l’étude par Christoph Weyer d’un ancien ‘dialecte’ neumé -, en passant par diverses périodes, entre autres l’époque baroque avec la communication de Barbara Swanson sur les modèles grégoriens dans l’Euridice de Peri, et jusqu’au XXe siècle avec des études comme celle de Jennifer Donelson au sujet de L’Orgue mystique de Tournemire. D’autres présentations portaient sur des questions d’édition: Jean-Pierre Noiseux a retracé les recherches de Dom Pothier sur les sources de l’oeuvre de Hildegarde de Bingen; Matthew Peattie a parlé de problèmes liés à la création d’éditions modernes de notations neumatiques médiévales.
La première conférence plénière portait, elle aussi, sur l’édition. Subventionnée par un programme des Sciences Humaines et Sociales du Canada, cette conférence de William Renwick (Université McMaster) a mis en valeur son projet de recherche et son site internet présentant le chant de Sarum (Cathédrale de Salisbury). La conférence comportant un certain nombre d’exemples, ceux-ci ont été chantés par l’assistance (voir vidéo plus bas sur cette page). La seconde conférence plénière, à l’occasion de laquelle nous étions les invités de l’École de musique de UBC, a été prononcée par William Mahrt (Université Stanford). Il s’agissait ici du rôle liturgique des mélismes du chant grégorien. Ces conférences publiques, l’occasion d’ouvrir le colloque à des auditeurs libres, ont attiré un bon public.
Conférence plénière de William Mahrt (photo: J.E. Kreider)
Soulignant l’importance cruciale de la dimension pratique, les ateliers de plain-chant, qui ont eu lieu pendant tout le colloque, étaient dirigés par quatre spécialistes: William Mahrt (L’Office divin: psaumes, antiennes, répons, rôle de la mémoire), Jean-Pierre Noiseux (Les Complies de la Fête de la Transfiguration), William Renwick (Le chant de Sarum: musique pour l’office et pour la messe) et Janet Youngdahl (Hildegarde de Bingen et la séquence). En plus de ces ateliers, chaque participant avait la possibilité de chanter les Laudes et, à la fin du colloque, les Vêpres; un moment privilégié a été les Complies de la Fête de la Transfiguration, le premier soir du colloque.
Au cours des mois précédant cette rencontre, j’ai surtout aimé travailler à distance avec les autres membres du noyau organisateur: Jean-Pierre Noiseux, William Oates, Barbara Swanson, et plus récemment, Janet Youngdahl. C’était aussi très agréable de travailler ici avec la sympathique équipe de bénévoles (Nicolas Krusek, Jackson Palmer-Phan, Tonia Ramogida, et nos techniciens Josiane Ruggeri et Dorian Simonneaux). Merci aussi aux présidents de séance, dont les collègues de UBC qui ont accepté d’être disponibles en cette période de l’année, surtout mes collègues Arlene Sindelar et Gernot Wieland, du Comité d’études médiévales.
Un groupe de participants devant St. Mark’s Chapel (photo: J.P. Noiseux)
Quel plaisir de voir réunis des participants de partout au Canada, des États-Unis, de France, du Japon, du Royaume-Uni et – par Skype – d’Allemagne! Beaucoup de participants ont dit avoir apprécié les rencontres faites lors du déjeuner d’accueil (par le service alimentaire de l’Association des anciens étudiants de UBC) et du banquet réunissant une quarantaine de personnes, au restaurant ‘Banana Leaf in Kitsilano’ (spécialités de Malaysie). Le dernier jour, la réunion annuelle de l’IGC a été beaucoup plus longue et plus enthousiaste que d’habitude. Les nouveaux membres semblent avoir des idées: des directions que pourrait prendre l’IGC, des ateliers et colloques futurs, des façons de mieux inclure les étudiants, etc. Le comité de direction de l’IGC pour l’année 2013-2014 a été sélectionné et sera composé de James Blasina (représentant étudiant), Michel Gammon, Jean-Pierre Noiseux, William Oates, Chantal Phan, Barbara Swanson et Janet Youngdahl.
Chantal Phan
Plus de photos dans l’album ‘Colloque 2013’
Video de la conférence plénière (en anglais) de William Renwick, prononcée lors du 8e Colloque annuel de l’Institut grégorien du Canada, lequel s’est tenu du 6 au 9 août 2013, à l’Université de Colombie-Britannique, Vancouver (C-B) :
“The Medieval Sarum Chant Project: Past-Present-Future”
N.B. Il manque les 2 dernières minutes de la conférence.
Montréal 2012 : Les mots du chant grégorien
Dans la matinée du jeudi 16 août à Montréal, c’est avec fébrilité que trois membres-bénévoles du comité d’organisation s’affairaient aux derniers préparatifs du 7e colloque annuel de l’IGC. Il fallu faire plusieurs allers-retours en auto entre mon domicile et le Gesù pour transporter tout le nécessaire, victuailles (préparées avec soin et imagination par Rachelle Taylor), programmes, listes, etc.. En début de soirée, William Oates et moi-même nous installions à l’entrée du Centre de créativité du Gesù, prêts à prendre les inscriptions et à distribuer à chacun des participants un badge avec leur prénom. Pendant ce temps, Rachelle s’assurait que les quelques trente personnes attendues puissent prendre une bouchée tout en faisant connaissance ou en se retrouvant.
Philippe Lenoble
C’est à notre conférencier et animateur invité Philippe Lenoble (Le Mans, France) qu’il revenait d’ouvrir le colloque avec une conférence mettant habilement en lumière ce qui allait s’avérer le thème principal des ateliers du week-end : le mot verbal et le mot musical. Pour terminer la soirée, nous montions tous dans l’église du Gesù pour chanter l’office de Complies selon le rite romain rénové et tel que mis en page par notre fidèle complice Michel Gammon.
Le vendredi, après les Laudes chantées de bon matin et le petit-déjeuner offert à tous, Philippe donnait ses deux premiers ateliers en préparation de la messe du dimanche. À la manière de celui qui s’engage dans une forêt dense, le maître pédagogue débusquait soigneusement les motifs à retenir, autant de difficultés à surmonter rapidement. Sauf pour les Vêpres du jour chantées en grégorien, les autres activités de la journée tournaient autour du plain-chant baroque avec d’abord un exposé sur le plain-chant en Nouvelle-France et la Messe Bordelaise que j’ai eu le plaisir de donner. Puis, les participants ont pu assister à une fascinante conférence-démonstration de Gary Nagels sur le serpent et son évolution vers l’ophicléide et le tuba. Le volet Nouvelle-France du colloque se terminait le vendredi soir avec un concert de la Schola Saint Grégoire de Montréal où une centaine de personnes ont pu entendre, dans la généreuse acoustique de l’église du Gesù, des pièces variées de plain-chant baroque, dont certaines accompagnées par le serpent ou l’ophicléide.
Gary Nagels
L’essentiel de la journée du samedi était réservée aux ateliers de Philippe Lenoble au cours desquels les participants de tous les niveaux ont pu apprendre beaucoup en peu de temps. Tout le répertoire de la messe du dimanche fut appris et passé en revue, toujours en insistant sur l’importance des mots, qu’il s’agisse des mots du texte ou de ceux formés par les motifs musicaux. En soirée, tous avaient rendez-vous dans un sympathique restaurant du quartier latin de Montréal pour fraterniser dans une ambiance festive au cours du banquet, lequel est devenu une tradition de nos colloques et un moment toujours mémorable.
Le dimanche, après une dernière répétition dans l’église, ce fut le moment de célébrer de manière particulière la messe du 20e dimanche du temps ordinaire. En effet, pour une rare fois, l’assemblée des fidèles, lesquels étaient au moins deux fois plus nombreux qu’à l’habitude le dimanche à 11 heures, au Gesù, a eu droit à une messe dans la forme ordinaire, entièrement chantée, en latin. Grâce à l’abbé John-Mark Missio, qui présidait la célébration en chantant de façon admirable, et grâce au chœur ad hoc de l’IGC et à son directeur invité, Philippe Lenoble, l’instant fut très émouvant, inoubliable de beauté et de recueillement. Nul doute qu’il s’agissait-là du point culminant du colloque, un exemple à suivre (enfin, c’est ce que nous souhaitons). Mais en attendant de revivre pareille expérience liturgique, tous ont pu se dire au revoir dans la bonne humeur, autour d’un repas léger.
Jean-Pierre Noiseux
Montréal
Choeur Ad Hoc de l’IGC – Montréal 2012
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L’Institut à Kalamazoo 2012
Le 8 mai 2012, notre chef de choeur désigné, Jean-Pierre-Noiseux, quittait Montréal en direction de Kalamazoo (Michigan) afin de participer à la 47e édition du Congrès international d’études médiévales. En effet, l’Institut grégorien du Canada y parrainait une séance intitulée Regional Musical Practices et à laquelle participaient trois chercheurs dont les noms seront familiers à ceux et celles qui ont assisté à notre dernier colloque à Halifax. La séance comprenait les communications suivantes:
“The Sarum Mass for the Ascension”, par William Renwick;
“Beneventan Chant and the Feast of the Ascension in the Middle Ages”, par Bibiana Gattozzi ;
et “Dominican Mass Chants for the Ascension”, par le frère Innocent Smith, o.p..
La séance se termina avec une prestation du Choeur ad hoc de l’Institut qui, placé sous la direction de Jean-Pierre Noiseux, a interprété quelques-uns des chants dont traitaient nos trois conférenciers.
Choeur ad hoc de l’IGC à Kalamazoo
De gaughe à droite : Fr. Innocent Smith, o.p., Jean-Pierre Noiseux,
William Renwick, William Oates, Alison Altstatt, Kristin Hoefener et
Bibiana Gattozzi (Photo : W. Oates)
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Compte-rendu du Sixième colloque annuel de
l’Institut grégorien du Canada 4 au 7 août 2011
Université Dalhousie Halifax, Nouvelle-Écosse
PLAIN-CHANT : L’ANCIEN ET LE NOUVEAU
Antiphonaire de Salzinnes, 1554, folio 2r, l’Annonciation
Saint Mary’s University, Halifax, Nouvelle-Écosse
(Photo : Judith E. Dietz)
Le sixième colloque annuel de l’Institut grégorien du Canada s’est tenu l’été dernier à l’Université Dalhousie d’Halifax, Nouvelle-Écosse. C’est l’Antiphonaire de Salzinnes, un livre de chant cistercien provenant de la région de Namur en Belgique et appartenant maintenant à l’Université Saint Mary’s à Halifax, qui inspira le choix du thème de ce week-end de quatre jours truffé de conférences et d’ateliers.
Déjà le jeudi matin, avant même que les participants ne commencent à arriver, une petite équipe de télévision du réseau CBC filmait les membres du University of King’s College Chapel Choir, leur directeur Paul Halley, des membres de la direction de l’Institut grégorien et nos quatre aides étudiants (Maria, Meredith, Katrina et Ryan), les uns répétant leurs pièces en vue du concert, les autres rassemblant le matériel à distribuer aux participants, confectionnant des écriteaux, faisant des photocopies ou allant et venant en courant dans le couloir.
Pour moi, ce colloque comporta plusieurs faits saillants, en commençant par la soirée d’ouverture qui comprenait un atelier des plus inspirants dirigé par l’extraordinaire chanteuse et pédagogue Susan Hellauer, membre du célèbre ensemble Anonymus 4, et qui se termina par le chant de l’office de Complies dans le jardin intérieur de sculptures du Dalhousie Arts Centre.
Le Vendredi, afin de mettre en valeur l’Antiphonaire de Salzinnes, une tranche d’horaire était exclusivement réservée à une conférence consacrée au manuscrit lui-même et présentée conjointement par Judith E. Dietz de la Art Gallery of Nova Scotia et par Sherry Guild de l’Institut canadien de conservation. Les auditeurs ont ainsi pu découvrir les fascinants résultats de plusieurs années d’études de ce document historique qu’est l’Antiphonaire, lequel fut rédigé à la main à l’époque de l’imprimerie. Comme l’a expliqué Dietz, ce manuscrit a vraisemblablement été amené à Halifax au XIXe siècle par l’évêque William Walsh, avec de nombreux autres objets religieux qu’il avait achetés pour sa « mission » du Nouveau-monde. Dans les années 1970, le livre a été retrouvé dans le grenier de la résidence épiscopale et donné à l’Université catholique Saint Mary’s. Son existence fut pratiquement ignorée jusqu’à il y a une dizaine d’années, soit au moment où Dietz commença à travailler sur le manuscrit afin d’en déterminer la provenance pour ensuite réussir à le faire analyser scientifiquement (identification des pigments, etc.) et restaurer par l’Institut canadien de conservation à Ottawa.
L’Antiphonaire de Salzinnes fut davantage mis en valeur lors du concert du vendredi soir magnifiquement interprété, sous la direction de Paul Halley (compositeur, chef et interprète récipiendaire de cinq trophées Grammy), par le University of King’s College Chapel Choir d’Halifax. Le programme comprenait des extraits de l’Antiphonaire consacrés à saint Hubert et à saint Roch, ainsi qu’à la Vierge Marie, et auxquels s’ajoutaient d’autres œuvres de plain-chant «tardif» d’Hildegarde de Bingen (XIIe siècle) et de son confrère bénédictin Hermannus Contractus (XIe siècle). Le public a également pu apprécier quelques œuvres polyphoniques, dont des motets du XVIe siècle du compositeur franco-flamand Rolland de Lassus (connu également sous le nom d’Orlando di Lasso). Les trois motets au programme provenaient tous du tout premier recueil d’œuvres de Lassus à avoir été publié, ceci dans un volume imprimé à Anvers – soit à peine à 90 kilomètres de l’abbaye de Salzinnes –, en 1555, année où la rédaction de l’Antiphonaire de Salzinnes fut complétée. Au grand plaisir de tous, la ville d’Halifax a démontré beaucoup d’enthousiasme pour le plain-chant puisque qu’entre 250 et 300 personnes ont assisté au concert.
Afin d’aider à contextualiser l’Antiphonaire, des conférences et des ateliers, placés sous le thème du colloque – Plain-chant : L’ancien et le nouveau – ont abordé diverses questions en lien avec le manuscrit. Les communications portaient sur des sujets tels que : les traces de répertoires anciens dans des recueils plus récents (Hoefener, Maiello et Gattozzi) ; les répertoires tardifs de plain-chant (Swanson, Bennett, Saucier, Helsen et Parcianello) ; l’accueil réservé au plain-chant médiéval au début et durant la période moderne (Smith et Bain) ; les anciennes hypothèses et les nouvelles méthodologies (Yampolsky, Morrissey, Helsen, Lacoste et Macrae) ; et les livres de chant européens en Amérique du Nord (Dietz, Guild et Sewright). Les séances musicologiques étaient complétées par une série de trois autres ateliers animés par Susan Hellauer, dont un atelier sur le plain-chant tardif d’Hildegarde de Bingen, par un atelier-conférence sur la Messe Bordeloise selon un manuscrit montréalais de la fin du XVIIIe siècle (Noiseux) et enfin, par deux ateliers sur la pratique contemporaine du plain-chant dans la liturgie (Hall et Malton). Les participants – tant les musicologues que les praticiens (incluant les membres dévoués d’un groupe local de chant grégorien) et des membres du chœur de la chapelle – ont répété tout au long du colloque, sous la direction de William Renwick, le répertoire médiéval des chants d’une messe selon le rite de Sarum en prévision d’un service liturgique qui fut présidé, le dimanche matin, par le père Gary Thorne, à la chapelle de l’Université de King’s College.
La journée du samedi fut marquée par deux autres faits saillants. D’abord, une conférence plénière de Margot Fassler, auteure maintes fois primée, qui a publié quatre ouvrages et un nombre impressionnants d’articles scientifiques, et qui a récemment été nommée professeure d’histoire de la musique et de liturgie à l’Université Notre-Dame, un poste pourvu de la dotation Keough-Hesburgh. En début d’après-midi, notre invitée de marque nous a en effet présenté, dans le style énergique et vibrant qui la caractérise, son Alleluia Project. Ensuite, à 18h45, par un splendide début de soirée ensoleillé, nous sommes tous montés à bord d’un autobus scolaire pour nous diriger vers le charmant petit port de Hubbards, en chantant l’hymne médiévale Ave maris stella (transcrite pour l’occasion de l’Antiphonaire de Salzinnes, dont le texte est celui l’hymne national acadien, mais sur une mélodie différente), prélude au banquet que nous allions déguster une fois à destination. Comme l’écrivait mon mari sur Facebook : «Vous n’avez jamais véritablement entendu de plain-chant jusqu’à ce que vous l’ayez entendu chanter à bord d’un autobus scolaire, en route vers un souper de homard.»
Jennifer Bain, Université Dalhousie
Les participants au souper de homard (Photo : William Renwick)
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Retour sur le 5e colloque annuel
de l’Institut grégorien du Canada
L’Institut grégorien du Canada a tenu son cinquième colloque annuel à Saguenay, arrondissement de Chicoutimi, du jeudi 12 août au dimanche 15 août 2010. Trente-cinq participants s’étaient inscrits à ce colloque. Un temps magnifique s’est manifesté tout au long de ces assises qui se tenaient en partie au monastère des Servantes du Très Saint-Sacrement et en partie dans les locaux du Conservatoire de musique dont la fondation était due aux talents des présidents d’honneur du colloque, Mme Gabrielle Gaudreault et M. Yvon Gaudreault.
Le programme s’est ouvert par une conférence magistrale de M. Juan Carlos Asensio qui, tout au long du colloque, a fait profiter les participants de sa connaissance immense du chant grégorien et médiéval. Il a aussi animé une bonne partie des ateliers, particulièrement ceux qui visaient à la préparation des chants de la messe du 15 août. Chacun a pu admirer sa maîtrise des pièces du programme et la pédagogie avec laquelle il nous initiait aux subtilités des différentes mélodies.
La chorale Una Voce, hôte de ce colloque, a donné un concert de chants mariaux dans la soirée du jeudi, soirée qui s’est terminée par le chant des Complies. Ce fut d’ailleurs une caractéristique du colloque que de faire vivre aux participants des expériences du chant des heures canoniales, particulièrement de ce que l’on appelle « les petites heures ». Les participants ont pu s’exercer à la récitation des offices liturgiques au cours de trois ateliers animés par M. Jean-Pierre Noiseux, un portant sur les règles de la psalmodie et deux autres sur le chant des premières Vêpres de l’Assomption.
Le programme du colloque comprenait également trois sessions à caractère informatif. D’abord, M. Michel Gammon a présenté le tome II de l’Antiphonaire romain paru cette année et contenant les Vêpres des dimanches et des fêtes, selon le rit romain rénové. Ensuite, M. William Oates a effectué un survol des outils informatiques disponibles pouvant servir à l’édition de partitions de chant grégorien. Enfin, les participants ont pu assister à la projection du documentaire Le chant perdu de Grégoire qui illustre de façon saisissante deux approches différentes de l’interprétation actuelle du chant grégorien : celle, plus traditionnelle, des communautés monastiques et celle de certains musiciens professionnels, davantage basée sur les récentes recherches musicologiques.
Tout au long du colloque, M. Raymond Laforge et moi-même avons initié les participants néophytes du chant grégorien, tâchant de leur transmettre notre passion pour ce trésor de la musique liturgique. La salle où se tenaient ces ateliers était particulièrement inspirante puisqu’elle abritait une exposition de disques et de livres anciens de chant grégorien, notamment un gros antiphonaire cistercien imprimé en 1903.
On ne saurait passer sous silence la magnifique prestation de la Schola Magdalena de Toronto à la cathédrale de Chicoutimi, le vendredi 13 août à 20 heures. Quelque deux cents personnes se sont déplacées pour ce concert, ne tarissant pas d’éloges pour la qualité du chant et de l’interprétation des cinq membres de la Schola.
Comme il a été mentionné plus haut, le colloque s’est terminé par la messe du 15 août en l’honneur de l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie en l’église du Sacré-Cœur, magnifique église de style gothique érigée en 1909. C’est M. Juan Carlos Asensio qui dirigeait le chant de tous les participants au colloque. L’assistance fournie est la preuve que le goût pour le grégorien n’est pas complètement éteint au sein de la population.
Guy Lemire
Directeur-adjoint
Chœur grégorien Una Voce de Saguenay
Les participants sur le parvis de l’église du Sacré-Coeur de Chicoutimi
L’Institut à Kalamazoo 2010
L’Institut grégorien du Canada a parrainé deux sessions au 45e Congrès international d’études médiévales qui s’est tenu du 13 au 16 mai 2010 au Medieval Institute de l’Université Western Michigan, Kalamazoo, Michigan.
La première session, intitulée “The Liturgical Office of Saint Thomas Becket: Chant Selections (A Performance)”, consistait en une exécution publique, à la chapelle Kanley de l’Université Western Michigan, d’extraits de l’office de saint Thomas Becket. Conçu par Pascale Duhamel et William Renwick, le programme comprenait une procession avec prose et plusieurs répons et antiennes provenant de sources parisiennes et de témoins du répertoire de Sarum. L’auditoire a semblé grandement apprécier si l’on en juge par l’accueil enthousiaste qu’il a réservé à la schola de douze chanteurs et chanteuses réunis pour l’occasion et venus de Hamilton, London, Toronto et Waterloo.
La seconde session, intitulée “The Liturgical Office of Saint Thomas Becket: Current Research Projects” a été organisée par William Oates et présidée par William Renwick. Kate Helsen et Roseen Giles, toutes deux membres du Projet Becket supervisé par le prof. Andrew Hughes de l’Université de Toronto, ont présenté chacune une communication sur certains aspects de l’office de saint Thomas Becket.
Dans sa communication, Kate a mis en relief les différences que l’on peut observer entre les formes anciennes des répons et ceux, plus tardifs, de l’office de Thomas Becket. Elle s’est spécialement attardée sur les différences rencontrées dans les formules de cadences des répons de la fête de saint Thomas. De son côté, Roseen a souligné l’usage persistant de neumes adiastématiques dans plusieurs manuscrits contenant l’office de saint Thomas, en décelant avec perspicacité les raisons pour lesquelles les copistes continuaient ainsi à utiliser une notation neumatique à une époque où la notation carrée sur lignes était déjà répandue presque partout en Europe. Les deux communications ont été très bien reçues, d’autant plus que la plupart des chants venaient d’être entendus au cours de la première session, à peine une heure plus tôt.
Merci à tous ceux et celles qui ont apporté leur concours et contribué au succès de ces deux sessions. L’expérience restera mémorable… tout comme le repas que plusieurs membres de l’équipe de l’IGC ont eu le plaisir de partager à la fin de la journée dans un restaurant de Kalamazoo.
Ce congrès annuel rassemble plus de 3000 spécialistes des études médiévales. Sa programmation comprend plus de 600 sessions offrant conférences, tables rondes, ateliers et prestations musicales. Près de 90 sociétés savantes, associations ou institutions y tiennent des assemblées internes et y offrent des réceptions. Le hall d’exposition accueille près de 70 exposants parmi lesquels on retrouve de nombreuses maisons d’édition, des vendeurs de livres usagés et des détaillants d’articles divers d’inspiration médiévale.
Le colloque de Hamilton : une expérience unique !
Les traditions du plain-chant occidental
4e colloque annuel de L’Institut grégorien du Canada
13-16 août 2009
Université McMaster, Hamilton (Ontario, Canada)
L’occasion était rare : musicologues et interprètes participant à un même événement ; la théorie et la pratique réunies durant un chaud et intense week-end de chant grégorien. On était venu du Canada, des États-Unis et d’Europe pour partager connaissances et passion, apprendre des uns et des autres, chanter, tisser des liens d’amitié.
Le jeudi 13 août 2009, la Schola Cantorum de Hamilton offrait un sympathique mini-concert de plain-chant au Convocation Hall de l’Université McMaster de Hamilton. C’était le coup d’envoi du quatrième colloque annuel de l’Institut grégorien du Canada, placé sous le thème des « Traditions du plain-chant occidental ».
Pendant trois jours d’intenses activités, les conférences et les ateliers se sont succédés à un rythme soutenu, la bonne cinquantaine de participants au colloque se répartissant équitablement entre les sessions concurrentes. Tous ont pu apprécier la grande qualité des présentations, en particulier celles de nos deux invités spéciaux, le musicologue Joseph Dyer des États-Unis et le directeur de la Schola Antiqua d’Espagne, Juan Carlos Asensio Palacios. Les participants ont également pu visiter une exposition préparée par Bibliothèques et Archives Canada et qui illustrait l’importance du plain-chant au pays, à l’époque coloniale. Nombreux furent ceux et celles qui sont également venus chanter, parfois très tôt le matin, les divers offices liturgiques guidés tantôt par le chœur Cantualis de Kitchener/Waterloo, tantôt par des membres de la Schola Cantorum de Hamilton.
L’un des moments fort du colloque fut sans doute le concert gala offert par la Schola Saint Grégoire de Montréal, dirigée par Juan Carlos Asensio, à la cathédrale anglicane Christ’s Church. On a pu y goûter un florilège de pièces issues de diverses traditions du plain-chant, ponctuées de morceaux d’orgue bien choisis et interprétés avec doigté par Stillman Matheson.
Parmi les événements mémorables du week-end, soulignons le banquet du samedi soir qui a permis à tous de fraterniser autour d’un copieux repas, ainsi que la messe dominicale chantée à la majestueuse cathédrale Christ the King de Hamilton. La messe terminée, ce fut le moment de se dire au revoir, non sans avoir pris le temps d’une dernière photo de groupe sur les marches de la cathédrale.
(Photo : Juan Carlos Asensio)